Mythe biblique 1 : L’origine du monde

Jan BRUEGHEL II, Dieu créant le Soleil, la Lune et les étoiles dans le firmament, XVIIe s., coll. particulière.
Dieu créant le Soleil, la Lune et les étoiles – Jan Brueghel II, XVIIe s.

Conférence par Marc Pernot,

Jeudi 16 septembre de 12:30 à 13:30 à l’Espace Madeleine (rue de Toutes-Âmes, 1204 Genève) : Bienvenue à toute personne de bonne volonté, croyante ou non, s’intéressant à la Bible.
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La vidéo 

Désolé pour la qualité du son (due à la sono du temple)
On va vite mettre les sous-titres complets pour aider à suivre !

La présentation

 

L’origine du monde : Créations et tâtonnements, chutes et des nouveaux départs.

  • La Bible s’ouvre sur un formidable récit de création. Il commence par le chaos, comme une tempête, et le Souffle de Dieu qui s’approche, l’effleure. Commence alors un mouvement de création, étapes par étapes…
  • Ce n’est pas faire injure à la Bible de parler pour ce genre de récits de « mythes bibliques ». C’est une constatation, une reconnaissance de l’extraordinaire puissance de ces textes. En effet, on appelle « un mythe » un récit fondateur pour une culture, un peuple, une civilisation. C’est toujours une histoire vieille de plus de mil années disant l’origine du monde, une histoire qui appelle, qui inspire son lecteur pour qu’il participe à sa façon à l’harmonie et à la dynamique de ce monde. La (re)découverte de l’importance des mythes pour une civilisation a été très vive au XXe siècle, en particulier avec Claude Lévis-Strauss, Mircea Eliade, Paul Ricœur.
  • Le mythe a la forme d’un récit historique, mais il n’appartient pas à la chronologie des années, c’est plus profond que cela. Le mythe cherche à dire l’origine des choses à toute époque depuis toujours, et donc pour notre propre monde présent, pour notre vie de tous les jours.
  • Les plus fondamentaux des mythes sont les mythes de création, il en existe dans à peu près toutes les civilisation. Dans la Bible, le premier livre, celui de la Genèse, est généreux : il nous en propose deux différents, ce qui est une ouverture et une richesse. Ces mythes reprennent et transforment des mythes qui avaient déjà plus de mil ans à l’époque de la composition de la Genèse  (vers le VIIIe siècle avant Jésus-Christ) : des mythes mésopotamiens, cananéens, égyptiens.
  • De quoi parlent ces mythes de création? Ils parlent de ce qui peut faire surgir du neuf du monde présent (à toute époque) dans notre existence, dans notre être, dans notre histoire : Comment peut surgir du bon, du vivable, de la vie. Un bon commencement, une nouvelle étape, un recommencement après une chute.
  • C’est pourquoi les mythes de création ne commencent jamais de rien, comme s’il parlait d’un temps zéro de l’histoire. Car le mythe part de ce que nous sommes aujourd’hui, de nos difficultés présentes qui sont en attente d’un commencement. Comme bien des mythes de création, le mythe biblique de Genèse 1 s’ouvre sur le chaos. Un chaos dont va surgir la vie bonne. Cela peut nous parler en fonction de ce qui nous frappe personnellement comme difficulté.
  • Cees mythes de création sont puissants pour nous inspirer, si puissant même que leur influence sur l’imaginaire de notre société en est imprégné. Il est donc utile de les interroger, et de nous interroger nous-même à cette occasion.

Textes abordés :

  • Genèse 1:1 à 2:3 – Premier récit (mythe) de création, à partir du chaos, Dieu se rendant présent à la surface de ce chaos. Étape par étape du sens et de la vie surgissent. L’humain (mâle et femelle) est créé à l’image de Dieu, et doté ainsi d’une vocation de créateur. Ce mythe reprend manifestement des mythes plus anciens, avec des différences significatives. Ce geste de création de Dieu est repris, actualisé par exemple, par les Psaumes et les prophètes pour demander à Dieu son aide face au chaos menaçant la vie présente. Ce récit est repris aussi par les évangiles à propos de Jésus calmant la tempête (évoquant celle de notre existence), marchant sur l’eau, ou apportant la vie et la paix à un enfant agité de « démons » .
  • Genèse 2:4-15 – second récit (mythe) de création, montrant la création d’un humain à double nature, à la fois pétri de poussière du sol et de souffle divin. Cette double nature est source de tension, parfois féconde, parfois source de chaos. C’est ce qu’évoque la suite :
  • Genèse 6 à Genèse 9 : avec la déception de Dieu devant la violence de l’humain, il déciderait de recommencer : retour au chaos originel pour une nouvelle création à partir d’un tout petit reste de justes ?  Finalement Dieu promet de ne plus jamais faire cela, il assume que l’humain ne soit pas parfait, il décide de faire alliance avec lui.
  • Voir Rousseau et sa notion d’humain perfectible, Condorcet affirmant qu’il n’y a pas de bornes au développement de l’humain. Kierkegaard et « la répétition ».

 

Ensemble des conférences de ce cycle :

  1. L’origine du monde : Jeudi 16 septembre (voir la vidéo et le support de la conférence)
    Du chaos, créations et tâtonnements, chutes et nouveaux départs.
  2. Faire un peuple : Jeudi 23 septembre (voir la vidéo et le support de la conférence)
    Entre émancipation et union. Qu’est-ce qui nous permet de ne pas être seul sans se déchirer ?
  3. L’homme-Dieu : Jeudi 30 septembre (voir la vidéo et le support de la conférence)
    Une éternelle tentation, ou une réalité à vivre ?
  4. La fin du monde : Jeudi 7 octobre (voir la vidéo et le support de la conférence)
    En définitive, qu’est-ce qui reste ? Quelle finalité nous donner ?

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